«Habbouba Chante et danse» : un hommage magistralement dirigée par Samir Agrebi
14 Août 2017La 32ème édition du Fifak du 12 au 19 août
15 Août 2017La pièce « Houriya » qui a été donnée en représentation le soir du 13 Août au théâtre de plein air de Hammamet dans le cadre de la programmation Indoor de la 53 ème édition du FIH, est un monologue dans le quel on retrouve une Leila Toubel qui, comme toujours, fait parler les mots.
Dans un décor minimaliste, composée d’un pupitre, d’une chaise renversée et d’un piano, la comédienne a pu grâce à sa bonne humeur communicative, son sens de la provocation et sa capacité à appuyer là où ça fait mal avec les spectateurs, à donner forme à une pièce captivante.
Avec pour compagnon, le musicien Mehdi Trabelsi, qui fait office à la fois de pianiste et de figurant intelligent, Leila Toubel, a abordé ses sujets de prédilection : le terrorisme, l’amour, le corps, la femme, la liberté. Dans cette pièce, qui ne ressemble à aucune autre, elle pousse le jeu et multiplie les prestations de haut-vol. La pièce raconte l’histoire d’un amour impossible. Il y est question de plusieurs personnages qui nous parlent des médias, de la culture, du terrorisme, de la femme, de la société etc. L’histoire se passe en temps de guerre où une journaliste et un pianiste rescapés se rejoignent pour raconter leurs rêves et leurs déceptions. Leila Toubel emmène le public dans le septième ciel avec un humour violent, agressif, démesurément cynique pourtant tellement efficace !
Son anticonformisme, son pessimisme, son grand mépris du système, son rejet de l’islamisme rampant, ne la rendent guère détestable. On lui pardonne toutes les horreurs car elle est très drôle, a su nous séduire avec son humilité et sa fragilité. Dans les différentes séquences, elle part de clichés, de thèmes toujours originaux comme le couple, la religion, la politique mais heureusement que les punchlines sont bien amenées, intelligemment formulées et souvent assez surprenantes pour faire rire le public. Grâce à un bon rythme, le spectacle ne s’essouffle pas, ne casse pas la bonne dynamique de la pièce. Avec un style et une posture qui sortent définitivement du lot, Leila Toubel, a conquis les spectateurs.
Crédit photo karim Nadhour