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28 Août 2025Le film très attendu « PALESTINE 36 » de la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir a fait salle comble hier soir lors de sa première mondiale au 50e Festival international du film de Toronto, acclamé par la critique. L’équipe du film et les acteurs ont assisté à la projection, déferlant sur le tapis rouge et sur scène, arborant des pins du drapeau palestinien en signe de solidarité.
Cette première historique a été accueillie avec enthousiasme, culminant par une ovation debout de dix minutes qui a rempli la salle de chants « Palestine libre ». Après la projection, le public a participé à une séance de questions-réponses stimulante avec Annemarie Jacir et les autres acteurs, suscitant un dialogue sur les thèmes du film et sa résonance avec l’actualité.
Par ailleurs, tout au long de la première, l’acteur Karim Daoud portait un sac contenant un appareil photo et un keffieh palestinien noir et blanc, tous deux tachés de sang, en guise de déclaration forte de protestation contre le meurtre de nombreux journalistes palestiniens pendant la guerre en cours à Gaza.
PALESTINE 36 suit Yusuf, oscillant entre sa campagne natale et l’énergie bouillonnante de Jérusalem, aspirant à un avenir au-delà des troubles grandissants de la Palestine mandataire de 1936, où plusieurs villages se soulevaient contre la domination britannique. Mais l’histoire est implacable ; avec l’augmentation du nombre d’immigrants juifs fuyant une Europe de plus en plus fasciste et les revendications indépendantistes palestiniennes, tous les camps s’engagent dans une spirale infernale vers une collision inévitable, à un moment décisif pour l’Empire britannique et l’avenir de toute la région. On y retrouve une brochette d’acteurs de premier plan, dont beaucoup sont d’origine palestinienne, dont Hiam Abbass (PARADISE NOW, BLADE RUNNER 49), l’icône du cinéma et du théâtre palestinien Kamel El Basha, Saleh Bakri (SALT OF THE SEA), Yasmine Al-Massri (CASTLEVANIA sur Netflix, MERCI DE VOTRE VISITE !), aux côtés du célèbre acteur britannique Jeremy Irons, du célèbre acteur et mannequin tunisien Dhafer L’Abidine, de Billy Howle, des stars de GAME OF THRONES Liam Cunningham et Robert Aramayo, de l’acteur syrien Jalal Altawil, ainsi que des débutants Yafa Bakri et Karim Daoud Anaya. Le film est produit par Ossama Bawardi et Azzam Fakhrildin, avec une coproduction de Cat Villiers, Hani Farsi, Nils Åstrand, Olivier Barbier, Katrin Pors, Hamza Ali et Elissa Pierre (via Philistine Films, Autonomous, Corniche Media, MK Productions et Snowglobe) ; la photographie est d’Hélène Louvart ; et la musique de Ben Frost. Il est également distribué dans le monde arabe par MAD Distribution.
À propos de son film, la réalisatrice Annemarie Jacir a déclaré : « L’histoire suit un groupe de personnes qui se retrouvent chacune dans une situation qu’elles n’avaient jamais souhaitée, avec quelque chose de bien plus grand qu’elles ne le pensaient qui pèse sur elles. Réaliser PALESTINE 36 a été l’aventure la plus difficile de ma vie. Je n’aurais jamais imaginé que cette année de sang, de violence et de mort serait celle où je créerais un film réalisé avec autant de mains et de cœurs, avec autant d’amour et de défi.»
Annemarie Jacir a écrit, réalisé et produit plus de 16 films, présentés en avant-première dans des festivals prestigieux tels que Cannes, Berlin, Venise, Toronto et Telluride. Ses trois longs métrages ont été sélectionnés pour les Oscars. Elle a également réalisé le premier long métrage d’une réalisatrice palestinienne, le film acclamé SALT OF THIS SEA, lauréat du FIPRESCI et deuxième œuvre à être présentée à Cannes. WHEN I SAW YOU a remporté le prix du meilleur film asiatique à la Berlinale, et WAJIB a remporté 36 prix, notamment à Mar Del Plata, Dubaï et Londres.
Fondatrice de la société de production indépendante Philistine Films, Jacir collabore fréquemment avec des cinéastes arabes, notamment comme monteuse, scénariste et productrice. Elle est profondément engagée dans la collaboration avec les équipes locales et dans le soutien aux jeunes talents arabes par le mentorat et la formation, soutenant activement le développement du cinéma indépendant dans la région.
Jacir vit en Palestine et a siégé au jury de grands festivals de cinéma, tels que Cannes, Berlin et Sundance. Elle est membre de plusieurs académies de cinéma prestigieuses, dont l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences, la BAFTA et l’Asia Pacific Screen Academy.
Dans sa ville natale de Bethléem, elle a cofondé Dar Jacir, un espace culturel indépendant géré par des artistes. Son travail a été salué rétrospectivement dans des lieux tels que la Brooklyn Academy of Music de New York et le Festival international du film de Toronto.