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9 Janvier 2019L’Afrique dans tous ses états : un théâtre alliant esthétique et engagement politique
Le théâtre africain sera honoré lors de cette 20ème édition à travers notamment une série d’hommages, mais aussi la programmation de pièces de théâtre de qualité et la présence de personnalités de renom.
On a tendance à l’oublier mais la question qu’il convient de se poser pour comprendre l’essence même des JTC est celle-ci: Qu’est ce qui a motivé la création des journées théâtrales de Carthage? La réponse est on ne peut plus simple. Il s’agissait alors, et cela est toujours le cas, d’offrir aux metteurs en scène, dramaturges, comédiens et comédiennes arabes et africains une tribune digne de ce nom. A ce titre, le festival fondé par feu Moncef Souissi et qui fête cette année son 35ème anniversaire, s’est imposé comme un rendez-vous incontournable durant lequel les amateurs de 4ème art du monde entier peuvent venir découvrir des créations de qualité originaires d’Afrique noire. N’est-il pas merveilleux de se voir offrir la chance d’assister à des représentations théâtrales africaines, de bonne facture de surcroît? Les JTC ne sont-ils pas une occasion comme il s’en présente malheureusement très peu de partager, d’échanger et de dialoguer avec ces ambassadeurs culturels? Autant de pièces jouées en arabe, en français, en anglais ou encore dans l’une des 2 000 langues parlées dans un continent de près d’un milliard d’habitants et qui incarne l’avenir pour bien des économistes, au même titre que la Chine d’ailleurs. «The place to be!» en quelque sorte. Et le théâtre africain vaut le détour. Largement. Témoin de son temps et des profondes mutations politiques, socio-économiques, démographiques et culturelles qui s’opèrent au sein des sociétés africaines, le théâtre en est tout naturellement devenu le miroir. Comme toute forme d’expression artistique, il donne à découvrir la vérité. Et l’art africain, la richesse culturelle africaine (poésie, musique, danse, sculpture, costumes…) se retrouve dans son théâtre.
Le Burkina Faso invité d’honneur
Cette année, les JTC célèbrent le théâtre burkinabé avec la programmation de pièces de troupes venues du Burkina Faso. A cette occasion se tiendra une journée d’étude ou des professionnels du quatrième art du monde entier réfléchiront sur la consolidation des liens de collaboration et de partenariat entre le théâtre africain et d’autres expressions théâtrales à travers le monde. Sans oublier l’hommage qui sera rendu à Hassan Kouyaté du Burkina Faso et Carole Umulinga Karamera du Rwanda qui ont enrichi le théâtre africain avec leurs œuvres, leurs succès et leur persévérance. Il y a aura des hommages aux institutions, instances et festivals arabes et africains dont le festival « Marché des arts et du spectacle d’Abidjan».
Que de surprises!
Parmi les moments forts de cette nouvelle édition qui s’annonce pour le moins mémorable, il convient de citer le spectacle de conte d’Edem Modjro intitulé «A corps et à cris», une production d’Arcadi Culture et originaire du Togo. Tel que rappelé par Edem Ayao Modjro qui est à la fois metteur en scène et scénographe, ce spectacle d’une durée de 60 minutes propose un travail de mémoire sur les différents types d’esclavages modernes voilées ou silencieuse qui empêchent l’éclosion d’une société éprise de justice sociale et de libertés. Le public se liera probablement d’amitié avec Edem Modjro qui est ici le conteur, mais aussi Foussena Boane une artiste comédienne, Estelle Foli une artiste danseuse, Eustache Bowokabati Kamouna et enfin Kokou Mawusey Agbovon alias Mak Dev.
Citons aussi l’œuvre du Guinéen Antoine Bailloeul: «Dans la solitude des champs de coton». Dans ce spectacle d’une heure et quart, l’auteur pose la problématique du désir. Comment en parler à notre époque où la plupart des êtres sont dans l’avoir, dans la possession? Voilà une œuvre louée par Bernard Marie Koltes qui compare volontiers le texte à deux monologues qui se coupent. Pour rappel, ces deux créations sont en compétition officielle.
D’autres pièces figurent également au programme. Elles sont pour la plupart programmées dans le cadre de la section parallèle. Citons «Mots pour maux» du Burkina Faso, «Noces de cendres» du Cameroun, «La maison de Bernarda Alba» du Tchad, «Délestage» du Congo, «Murs murs» du Congo, « Rescap’art » du Sénégal… L’Afrique aura son mot à dire lors des délibérations puisque l’un des membres du jury n’est autre que Muabilayi Mpunga originaire du Congo. Une édition qui donne encore une fois la parole à l’Afrique, un continent qui a beaucoup de choses à dire. Des espoirs déçus du panafricanisme, aux défis de la mondialisation en passant par les dégâts de l’esclavagisme et de la colonisation, le théâtre africain aborde différents thèmes avec courage, humour et pertinence. Bref un théâtre qui a beaucoup à nous dire et nous apprendre, et y a t-il meilleur cadre que les JTC?
Communiqué