«La Gioia » de Pippo Delbono au FIH:La joie de la mort et de la perdition

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«La Gioia » de Pippo Delbono au FIH:La joie de la mort et de la perdition

Mardi 24 juillet, le festival international de Hammamet, un festival à pure identité culturelle et qui échappe à loi sacrée du guichet et de la rentabilité, a eu l’audace et aussi le privilège de recevoir un monstre sacré de la scène théâtrale italienne « Pippo Delbono ».

Inutile d’étaler son parcours, relater ses œuvres, les nombreuses étapes de sa vie d’artiste, les moteurs de recherche s’en chargent ; mais il est important de retenir son passage chez nous comme un acte fondateur d’une réelle vision artistique comme se fut le cas pour Magy Marin l’an dernier et d’autres noms encore que l’histoire retiendra.

« La gioia » ou la joie est une mise à plat d’une idée, d’un concept, d’un sentiment, une émotion d’une complexité telle qui ne se révèle que sous l’impulsion d’autres sentiments qui lui sont antagonistes. Pippo explore les méandres de la condition humaine et de sa complexité, et dresse un tableau où chaque détail est porteur de sens, peut être pas pour nous spectateurs, mais certainement pour lui auteur, metteur en scène et comédien de ce spectacle.

Mais avons-nous vraiment besoin de tout comprendre ? Pour Pippo, la réponse est : certainement pas… Pour lui il faut se laisser guider par les sons, les couleurs, les apparitions de personnages, haut en couleurs, aussi étranges que familiers comme sortis de nos rêves.

Pour raconter la « Gioia » Pippo Delbono, raconte des images, que nous voyons défiler devant nous, comme si nous avons pénétré dans l’intimité de ses fantasmes, comme si  nous étions spectateurs de ses délires…il nous raconte sa peur à la troisième personne mais il fait tout pour nous dire que c’est de lui dont il s’agit. La folie se mélange à la lucidité, et sur scène il fait fleurir ses personnages, la scène s’illumine, les guirlandes tombent du ciel, les fleurs tapissent le sol…Pippo fleurit son théâtre comme on fleurit une tombe, et c’est la où il retrouve sa joie, la joie de la mort, la joie dans la douleur, dans l’angoisse et la peur.

« la gioia » était un moment d’enchantement, un instant suspendu, un moment volé à la vie et une contemplation extrêmement subtile des choses de la vie, de la mort, d’ici et de l’ailleurs.

Photos © Ahmed Makhlouf

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