Coup d’envoi de la 17ème édition des journées du « Fdaoui », à Sousse
8 Mai 2017Discover Tunisia with Huawei P9 cueille de l’or en 2017
8 Mai 2017La Fondation Kamel Lazaar organise sa quatrième édition de la manifestation d’art contemporain Jaou Tunis, du 12 au 16 mai courant, et aborde la migration au sens large du terme, qu’elle soit forcée ou volontaire, économique ou politique, formelle ou clandestine, surtout qu’en Tunisie, le nombre de migrants irréguliers interceptés aux frontières durant le premier trimestre de 2017 a connu une croissance de 46% par rapport à la même période de l’année 2015.
Plateforme culturelle qui s’étend entre La Goulette et La Marsa sur la ligne du TGM, Jaou Tunis 2017 réunit artistes, galeristes, acteurs culturels, chercheurs, activistes sociaux, et d’autres participants concernés par la migration. Jaou souhaite traiter ce thème sous l’angle de l’action artistique en invitant ces artistes à se mobiliser pour générer une prise de conscience publique des drames vécus au large de la Méditerranée.
Les problématiques de l’immigration et la sensibilisation à l’importance de la question migratoire sont au centre de la démarche artistique de plusieurs artistes tunisiens, dont le photographe Wassim Ghozlani, qui collabore depuis des années avec la Fondation Kamel Lazaar et qui prendra part à cette 4ème édition.
Jaou Tunis 2017, n’est pas porteuse de message particulier comme explique Wassim, mais donne la visibilité aux émigrants, un dialogue participatif, en partant de la parole des migrants et ce avec son musée éphémère que décrit Wassim, comme étant « porte parole des émigrants ». Un musée qui s’articule sur une zone bien déterminée, la Banlieue de Tunis, et qui tentera de proposer une approche humaine de la question migratoire hors des analyses géopolitiques et du spectacle médiatique.
Cette année, on lui a réservé un musée qui vaut tous les longs discours. Wassim Ghozlani, est le commissaire de ce musée éphémère qui aura lieu au club de la banque de Tunisie, à Khair-Eddine. Un musée qui propose un focus sur l’immigration, aux premiers immigrants tunisiens, italiens, français … Un musée qui interroge à travers plusieurs médiums (archives, illustrations, photographies, des témoignages filmés, …), la question migratoire. L’immigration dans l’autre sens ! Des projections, et aussi des vitrines mises en place, qui exposent des objets collectés des migrants du quartier concerné… Comme explique Wassim, un musée qui donne la voix aux immigrants…
Wassim souhaite instaurer avec ce musée, un dialogue avec la communauté du quartier avec une dimension communautaire et humaine. Après avoir été contacté par Lina Lazaar, la fondatrice de Jaou Tunis, il a fait toute une documentation menue d’interviews témoignages (photos/vidéos) avec des jeunes migrants.
En effet, la question de la migration tente Wassim depuis 2012. Il a travaillé sur ce thème auparavant lors de sa collaboration avec le photographe et réalisateur Français Patrick Zachmann, dans le cadre du projet « capitale européenne de la culture 2013».
Wassim Ghozlani, l’artiste engagé
Photographe tunisien autodidacte et indépendant depuis 2005, Wassim Ghozlani est le fondateur du premier portail tunisien autour du métier de photographes, Shutter Party, en 2010, et du premier espace culturel dédié à la photographie, « la Maison de l’Image », en 2012, avec l’architecte Olfa Feki.
Wassim Ghozlani avait commencé à percer dans le domaine de la photographie professionnelle en 2011, à travers sa participation aux côtés de grand photographes de renommées internationales, à l’exposition de photographies au palais Khair-Eddine, intitulée « Visa pour l’image 2011: la présélection tunisienne ». Dans la même année, il obtient la mention spéciale du jury pour le Prix Arte/ Cutlog.
En 2012, il est nominé pour le prix Foam Paul Huf et obtient la bourse AFAC Express de l’Arab Fund for Arts and Culture. En 2013, il inaugure sa première exposition personnelle « Postcards from Tunisia ».
En 2014, il a remporté le concours de l’affiche de la 25ème session des Journées Cinématographiques de Carthage et dans la même année aussi, il devient membre du célèbre “Studio Hans Lucas”.
Au fil des années, les photographies de Wassim, ont été exposées dans différentes galeries de Tunis, au Musée National du Bardo, à l’Institut du Monde arabe (IMA) à Paris, à la galerie “White Box” de New York, en passant par les Rencontres de Bamako et le Muséum d’histoire naturelle à Genève, au « Photomed France », etc. Il est à mentionner que Wassim Ghozlani, est le seul photographe tunisien à prendre part à « Photomed France » depuis sa création en 2011.Il était membre de jury dans plusieurs manifestations à l’échelle internationale.
Wassim a participé avec un musée éphémère à l’édition 2016 de Dream City. Il s’agissait d’un musée vivant éphémère du tatouage. Il a aussi participé en Janvier 2017, à la 4ème édition du festival “Photomed Beyrouth” (Liban), avec une exposition de 20 photographies en couleurs intitulée “Postcards From Tunisia” ; et a aussi dirigé un atelier sur « L'(i)Phonographie », une nouvelle méthode de shooter par le biais des Smartphones et qui est très adoptée par les journalistes et photographes reporters dans la couverture d’évènements.
Les photographies de Ghozlani ont été exposées à l’Institut du Monde Arabe (Paris), Atrium Gallery (Londres), White Box Gallery (New York), National Museum (Maribor, Slovénie), Palais du Baron d’Erlanger (Sidi Bou Said), Festival Puerta al Mediterraneo, Aragon (Espagne), Matilha (Sao Paulo) et Rencontres de Bamako (Mali).
Et ce n’est pas tout ! Passionné et désireux d’encourager la créativité chez les jeunes, Wassim Ghozlani, sera sur la scène du Palais des Congrès dans le cadre l’édition 2017 de TEDx Carthage, parmi d’autres, artistes, penseurs, activistes… pour aborder, la question du monde en mouvement.
Souhir Lahiani