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29 Août 2017Le concert, en première mondiale, d’Anouar Brahem, donné Samedi 26 Août en clôture de la programmation Indoor de la 53 ème édition du Festival international de Hammamet, a fait chavirer un public frappé par la fraîcheur d’un répertoire où tout paraît se dérouler dans une liberté renouvelée.
Après sept ans d’absence à Hamammet, le maître du Oud, Anouar Brahem, a gratifié son public par un concert inédit. « Blue Maqams », fruit de trois années de réflexion, d’observation et de décantation pour donner Anouar nous fait vaciller entre Halfouine et Broadway avec le cheminement sinueux des harmonies, les éclats rythmiques ou les syncopes qui ponctuellement surgissent du luth, du piano ou de la contrebasse. Ici l’on déroule les modes musicaux de la Tunisie sur des harmoniques du free jazz.
Le concert d’hier fut une mélancolie méditative composée à partir de lignes ondoyantes, du silence bruissant de volupté et de poésie secrète. La musique d’Anouar Brahem, infiniment nuancée, toujours très sage, la douceur des mélodies, l’empire exercé par le pianiste sur la sonorité de son instrument, et la sensuelle beauté du timbre jailli du luth, cachent un monde d’emportements, de libertés conquises, et d’abandon aux forces de l’instant. Classique, jazz et musique orientale s’épousent en des noces où le public convié, s’aventure hors de la tonalité pour plonger dans les espaces ouverts d’un jazz qui laboure sa propre histoire avec audace et fidélité, recréant constamment les recommencements jusqu’à en faire des jours neufs.
Qu’elles soient lentes et lyriques, ou au contraire tendues de tempo rapide, le public s’est délecté du jazz, dans son essence la plus intime, dans ses ressorts secrets et connivents. Grâce à Anouar Brahem au luth, à Dave Holland à la contrebasse, à Nasheet Waits à la batterie et à Django Bates au piano, le public était aux anges et les chroniqueurs au paradis.
La soirée était idéale, digne d’une clôture d’un festival international.
Crédit photo Ahmed Makhlouf